MeliSsmelL @ Limonaire (22 juillet 2014) : pan dans la gueule !

Une fois n'est pas coutume, mais là, pour le coup, je me sens bien de me fendre d'un p'tit billet pour l'occasion...

 

Tout d'abord, petit retour en arrière, histoire de planter le décor...

Au Limonaire, le 17 juillet 2014, 3 minutes sur mer est dans la place.


Concert que je voulais absolument voir.
Pas de photo ce soir-là, seulement une dizaine de vidéos, pour graver dans le marbre la prestation de ce groupe qui a été, est, et sera assurément, ma grosse claque de l'année 2014, sur scène, d'abord, et ensuite avec leur album « Des Espoirs de Singes ».

Je passe les détails sur mes voisins de table on ne peut plus bruyants (que Guilhem, pince-sans-rire, remet à leur place, à plusieurs reprises), pour rejoindre une personne qui m'invite à m'asseoir à côté d'elle, personne que je devine à peine dans la pénombre qui est faite lorsque les artistes se produisent sur la scène du Limonaire.

Personne qui gagne ma sympathie d'entrée de jeu puisque cette dernière me propose carrément de filmer certaines chansons, étant placée mieux que moi par rapport à la scène.

Concert terminé, lumières rallumées, je remercie cette charmante personne pour le coup de main donné, qui m'apprend par la même occasion qu'elle s'appelle MeliSsmelL, que c'est à grâce à elle que 3 minutes sur mer est là ce soir, et qu'elle se produira, entre autre, la semaine prochaine, ici même.

OK.

Le lendemain, à bosser sur quelques photos, mais sans musique, l'occasion est belle pour découvrir cette MeliSsmelL.
Une artiste qui aime 3 minutes sur mer, ça attise ma curiosité.

Forcément.

Résultat, écoute de l'album en boucle, plutôt _de ses deux albums_, le dernier, « Droit dans la Gueule du Loup », et son précédent opus,
« Écoute s'il pleut ».
Et là...

Un certain militantissme. Et un militantisme certain, qui n'est pas pour me déplaire.

Des poils qui se dressent, quelques baffes, à l'écoute de ses mots, de ces paroles.


Curieux, ça me fait rarement ça, la première écoute d'un artiste que je ne connais pas du tout. Surtout en ce qui concerne les paroles.


Mais c'est un fait.

Décision est donc prise d'aller la voir sur scène, au Limonaire, donc, le mardi suivant.

J'y vais confiant.

Voilà, décor planté !

La semaine précédente, il faisait une chaleur à s'avaler pintes sur pintes au Limonaire (pensées à 3 minutes sur mer pour qui ça devait être encore pire).
Ce soir, le mercure est un peu tombé.
Ça n'empêche pas MeliSsmelL de distribuer des bouts de carton en forme de têtes de loup, que chacun pourra utiliser à sa guise.
Certains dans le public en font un usage fort approprié : en éventail.

Sur scène, un piano, et c'est tout.

Et un pied de micro. Avec un micro au bout.
Et un « uke », caché derrière le sus-dit pied de micro.
Et une ampoule, sur pied.


Et un tout petit piano-jouet, qui a la particularité de sonner complètement faux, ce qui en fait tout son charme fou.


Piano/voix, c'est plutôt de bonne augure.
(un peu comme guitare/voix, mais la gratte remplacée par un piano, quoi).
Ça a au moins le mérite de voir ce que l'artiste a dans le ventre, un line-up aussi épuré.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que j'ai vu.
Et entendu.
Et pris en pleine tronche.

Cette voix, parfois éraillée, juste comme j'aime, cette voix qui sait aussi se faire aussi douce que mordante.
Voire carnasssière (forcément, un loup...)

Cette puissance.

Ça rend ses chansons... presques palpables.

Cette présence.
Qui fout des baffes.
Qui envoie.
Du bois, du chêne bien massif, prends ça dans la gueule.

Cette aisance sur scène.
Ça remplit tout.

Toute la scène (même si elle est minuscule).
Tout le public.
Toute la salle (petite, mais forcément un peu plus grande que la scène).

Ce jeu avec les lumières, des bouts de rien du tout, une ampoule de 80 Watt alimentée en 10 V.
Assise. Debout. Accroupie.
Peu importe.

Et cette émotion.
Putain d'émotion qu'elle dégage.
Dur de chialer quand on a envie de rigoler, hein (sic).

Et ces fêlures, fissures.
Évidemment...

 

J'avais prévu de filmer, un peu, quelques chansons, mais je suis scotché.

 


Piano/voix, ça ne trompe pas.

 

Et quel pianiste !

Matu remplit parfaitement son rôle de mettre en valeur les mots.

Tout en délicatesse quand c'est nécessaire, fortissimo quand il le faut.


À être aux premières loges de cette façon, je ne peux pas m'empêcher de penser au chanteur de 3 minutes sur mer vu/entendu la semaine précédente.


Pour moi, ces deux artistes sont faits de la même trempe.
Ils ne chantent pas leurs chansons.
Ils les vivent. Ils les racontent.

Mon avis à moi que j'ai est que ces deux-là feraient bien de croiser leurs routes respectives pour nous pondre quelque chose que j'imagine aussi éloigné d'un duo François Valéry/Françoise Hardy que l'est l'intérêt que je porte à un match de la coupe de monde de football.

Pas de doute, MeliSsMelL, faut que je la revois sur scène, en big band, ou seule sur scène avec un bandonéon (mais avec son ampoule), peu importe, mais il faut que je la revois sur scène.


Et équipé, cette fois.
Parce que niveau photo, il y a de quoi faire.


Doux euphémisme.